Sunday, January 1, 2017

Retournements du Royaume de Dieu : abaisser les puissants et relever les vulnérables


Le 4 décembre j'ai volé de Seattle vers Washington DC via Houston pour participer à une retraite de la Foi, un rassemblement d'environ 60 leaders chrétiens de tout le pays pour discuter de l'état d'affliction post-électorale de la Nation et pour discerner ce que l'Esprit avait à nous dire en ces temps troublés.

Le voyage commença de manière intéressante par deux conversations spéciales avec des personnes qui avaient toutes deux expérimenté des traumas dévastateurs, puis trouvé de la protection et un nouvel espoir. Ces rencontres furent des rappels forts de comment Jésus continue son mouvement révolutionnaire pour apporter le changement par le bas-- au milieu des victoires politiques des puissants.

Alors que l'avion décollait de Houston vers Washington DC la jeune femme latino s'assit nerveusement à côté de moi, recourbée et tête baissée. Je lui demandai si elle était effrayée, et elle me répondit “un petit peu” . Elle me dit qu'elle ne prenait pas souvent l'avion mais revenait du Honduras.
Nous commençâmes à parler en espagnol de son éducation en Honduras et de ma longue histoire là-bas avec Gracie. Nous parlâmes de l'escalade de la violence ces dernières années, et je partageai brièvement comment les services aux communautés appauvries Tierra Nueva avaient été affectés et les défis à relever pour les personnes accompagnées pastoralement et traumatisées par cette violence.
Elle partagea alors l'histoire où comment six ans auparavant alors qu'elle vivait au Honduras des hommes armés habillés en policiers l'avaient arrêtée alors qu'elle conduisait, puis volée, tabassée et avaient terminé en dérobant sa voiture. Traumatisée par cette expérience, elle déménagea aux États-Unis où son père vit toujours, compléta son cursus universitaire en business international ici, puis en Espagne. Récemment, elle avait été embauchée par une organisation de santé internationale à Washington DC qui l'avait juste envoyée pour son premier voyage professionnel vers son pays bien-aimé et lieu de mémoires traumatiques.

Elle partagea avec moi son amour croissant et son inquiétude pour le Honduras et son désir de voir une réforme profonde qui s'adresserait aux besoins des plus pauvres. Alors que je l'écoutais, j'eus l'impression forte que Dieu la relevait vers un rôle de leadership significatif-- peut-être même à un niveau national. Elle fut émue lorsque je lui partageais mes impressions. Elle me dit comment elle se sentait poussée à retourner au Honduras pour travailler au changement. Elle partagea aussi qu'un ami chrétien qui priait pour elle, lui avait prophétisé récemment que Dieu lui donnerait un rôle public de premier plan. 

Le cantique de Marie me frappa comme s'appliquant à cette jeune femme. Je lui demandai si je pouvais lui lire Luc 1:46-55. Elle acquiesça avec joie. Je sentais l'oint de l'Esprit alors que je commençais à lire “car il a bien voulu abaisser son regard sur moi, son humble servante...car le Tout-Puissant a fait de grandes choses pour moi; saint est son nom.”

Alors que je continuais à lire, plusieurs versets me sautèrent aux yeux concernant les promesses de Dieu pour le monde.

“Dieu a mis en déroute les hommes au cœur orgueilleux. Il a renversé les rois de leurs trônes et a exalté ceux qui étaient humbles. Il a comblé de biens ceux qui avaient faim; et renvoyé les riches les mains vides.”

La lecture du jour d’Isaïe 26:5-6 fait écho à ce manifeste.

“Il a renversé ceux qui habitaient les hauteurs, Il a abaissé la ville superbe; Il l'a abaissée jusqu'à terre, Il lui a fait toucher la poussière. Le pied va la piétiner, les pieds des pauvres, les pieds des impuissants.”

Je lui demandais si je pouvais prier pour elle alors que nous entamions notre descente vers le capitole et elle accepta avec plaisir. Cette rencontre fut un signe fort pour moi que le levain caché du Royaume de Dieu est actif au milieu des paysages politiques moroses, là où les puissants semblent exaltés. Dieu relève les humbles! Mais il y avait plus de signes à venir...

A mon arrivée je contactais un taxi Uber et fut bientôt ramassé pour un voyage de trente minutes jusqu'à mon hôtel. Détectant un accent du Moyen-Orient, je demandais au conducteur d'où il venait et il me dit “Yémen.” Je fus étonné de constater comme le Yémen avait été dans mon cœur ces derniers temps. 

Je partageais avec lui comment j'avais suivi les événements au Yémen et avait été profondément troublé par les nouvelles d'escalade des attaques de l'Arabie Saoudite avec l'appui des États-Unis, la terreur préoccupante et la faim qui en avaient résulté. Je partageais comment le 30 octobre, j'avais survolé le Yémen sur un vol de Nairobi vers Dubaï- et comment je m'étais senti poussé à prier pour sa nation. 

Il me déclara qu'il avait fui le Yémen avec sa femme et ses deux jeunes enfants moins de deux années auparavant. Il me dit que son père possédait une chaîne de supermarchés et comment il avait quitté son emploi de supervision de plus de 500 employés, voyageant avec sa famille par bus dans un périple dangereux vers l'Arabie Saoudite puis vers les USA, où il avait étudié pendant de nombreuses années lorsqu'il était plus jeune. Maintenant il appréciait un job moins stressant avec plus de temps de qualité avec sa femme et ses enfants. 

Nous parlâmes des conflits du Proche Orient et de la crise des réfugiés, et je partageais avec lui mon fardeau de voir des individus Chrétiens et des églises embrasser immigrants et réfugiés. Je lui dit comment je travaillais avec des immigrants sans papier dans l'état de Washington et ressentais un appel particulier à prendre soin des prisonniers, plus spécialement des délinquants violents.

“J'admire réellement ce que vous faîtes. Il y a un grand besoin pour cela. Il y a beaucoup de fusils et de combattants partout au Yémen,” dit-il.

Sachant que la Somalie était adjacente au Yémen je partageais l'histoire d'une de mes ami(e)s somalien(ne)s vivant à Paris avait un frère en route pour l'Europe qui avait été attrapé par des pirates en Libye qui avaient demandé une rançon de 10 000 euros. Ils avaient dit à mon amie que si elle ne pouvait pas payer, ils vendraient ses organes sur le marché noir. A cet instant il pointa son index vers lui-même et dit: “J'ai moi-même été kidnappé et tenu en otage pour une rançon de 200 000$ au Yémen!”

Il partagea alors l'histoire de comment plusieurs années auparavant alors qu'il vivait au Yémen il avait été suivi alors qu'il rentrait chez lui après son travail par deux véhicules. Lorsqu'il s'arrêta pour acheter un melon d'eau, des hommes armés l'entourèrent, lui ordonnant de les suivre ou ils le tueraient. Il partagea comment ils l'avaient conduit dans les montagnes et gardé pendant quarante jours en résidence fermée. Pendant ces jours-là, alors qu'il attendait que son père paye la rançon, l'invasion par l'Arabie Saoudite s'aggravait. 

“J'étais alors bien plus en sécurité dans les montagnes avec mes ravisseurs que ma famille ne l'était dans la ville. J'étais tellement inquiet pour ma famille!” dit-il.

Il me raconta comment il en vint à connaître ses ravisseurs qui le traitèrent assez bien, lui permettant même d'utiliser son téléphone portable pour rester en contact avec sa famille. Après que la rançon fut payée et qu'il ait été libéré, il apprit que l'un des leaders des militants qui l'avaient kidnappé, avait acheté une voiture avec l'argent de la rançon. Peu de temps après il eut un accident de voiture où lui et son père furent tués et ses deux frères grièvement blessés.

Je fus vraiment étonné de la tristesse de mon conducteur de taxi musulman alors qu'il me parlait de ces morts, et de la compassion qu'il éprouvait dans son cœur pour ses ravisseurs. Je lui demandai si je pouvais prier une prière de bénédiction pour lui alors que nous arrivions à l'hôtel et il accepta avec enthousiasme. Je priai que la grâce et la paix abondent pour lui et sa famille, dans le nom de Jésus, et nous ressentîmes tous les deux la présence forte et aimante de l'Esprit Saint.

Je l'avais juste appelé et nous espérons garder le contact. Je lui dis comment j'étais impressionné par son attitude vis à vis de ses ravisseurs. “Il n'y a pas de place pour de la haine dans nos cœurs,” répondit-il.

Les réunions lors du Rassemblement pour la Foi furent à la fois troublantes et encourageantes. Troublantes, les attitudes durcies envers les pauvres, les tendances à désigner les marginaux comme boucs émissaires, et l'alignement avec les intérêts des puissants identifiés par ces leaders à travers les États-Unis-- plus spécialement lorsque parmi eux se trouvent des personnes s'identifiant comme chrétiennes. Dérangeants les peurs et signes de nouvelles politiques qui blessent directement les plus vulnérables: des immigrants sans papiers, des gens de couleur, des incarcérés, des jeunes des gangs, des immigrants musulmans, des réfugiés et l'environnement. 

Je fus profondément encouragé de rencontrer de nombreux Chrétiens de différents milieux, dénominations et organisations, attachés à défendre les plus fragiles en ces temps sombres. Je fus ému d'entendre un nouvel appel national basé sur Matthieu 25 pour les hommes de foi engagés à défendre les plus vulnérables. 

Je suis inspiré par mes propres expériences personnelles durant ce voyage que le Royaume de Dieu va dans la direction opposée: renversant les dirigeants de leurs trônes. Dieu exalte les humbles, et remplit les affamés de biens.

Puissions-nous nous aligner plus complètement avec les pauvres et les vulnérables que Dieu relève. Puissions-nous entrer plus profondément dans la mission de Jésus, cherchant d'abord le Royaume de Jésus et sa vertu.

Sunday, December 11, 2016

Un groupe posant une mesure sécuritaire vient à Jésus

Depuis un certain nombre d'années maintenant notre prison locale loge des prisonniers associés à des gangs dans des unités séparées pour éviter des confrontations avec des membres de gangs ennemis.  Parfois cependant le stress normal de l'emprisonnement combiné avec des tensions internes à l'intérieur d'un gang conduit à des bagarres entre compagnons d'infortune. C'est ainsi que, pendant presque quatre mois cet été et cet automne, les prisonniers d'un gang particulier ont dû rester enfermés souvent à trois dans une même cellule 24h/24 - 7 jours/7 en tant que punition et pour son effet dissuasif.

Durant ces mois ils n'ont bénéficié ni des études bibliques hebdomadaires, ni des temps quotidiens récréatifs hors de leurs cellules et pour les repas. Il y a quelques semaines, j'ai pu rencontrer ce groupe pour deux études bibliques deux jeudis de suite. Ces rassemblements de trente minutes ont été des avant-goûts précieux du Royaume de Dieu.

La première fois où nous nous sommes rassemblés pratiquement toute la population de prisonniers du niveau inférieur qui logeait ces hommes étaient présents. Environ 15 hommes s'entassèrent et prirent place sur des chaises en plastique bleu pour former notre cercle familier. Je connaissais beaucoup de ces hommes depuis des années. Matt et moi fîmes le cercle serrant les mains de chacun, les accueillant chaleureusement avant de commencer formellement notre réunion par une prière.

Je parlai directement de leur étiquette officielle en tant que GMS (Groupe posant une Menace Sécuritaire). Je les invitai à regarder comment Jésus et ses disciples étaient aussi considérés comme un GMS.

“Vérifiez cela les gars. Jésus lui-même fut rejeté et condamné à la peine de mort par les autorités qui le considéraient comme une menace à la sécurité. Pierre affronte les gens d'Israël à ce sujet dans Actes 3 :14-15, juste à l'instant où il a leur pleine attention après qu'une personne infirme de naissance ait été juste guérie. Est-ce que quelqu'un peut lire ces versets pour nous ? » demandai-je.  

“Dieu a glorifié son serviteur Jésus, l'unique que vous avez livré et désavoué en présence de Pilate, lorsqu'il décida de Le relâcher” , lit un des hommes.

“Mais vous avez désavoué le Saint et le Juste et avez demandé l'acquittement du meurtrier, mais vous avez mis à mort le Prince de la vie, l'unique que Dieu a relevé des morts, un fait dont nous sommes témoins. (Actes 3:14-15).
Ces hommes qui ont été mis à l'écart et emprisonnés identifient tout de suite la morsure du rejet et les stigmates laissés par l'identification à une personne MS. Ils sympathisent facilement avec Jésus qu'Esaïe a décrit plus tôt comme  “celui dédaigné, et rejeté des hommes, un souffre-douleur, habitué à la souffrance” (Esaïe 53:3). Ils sont touchés par la reconnaissance de Dieu en Jésus—celui rejeté par le statu quo.

J'invite les hommes à aller à contre-courant de la marginalisation en cours de Jésus,  en leur donnant au contraire de la valeur en tant que “pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu” (1 Pierre 2:5). Je les invite à choisir de le recevoir Lui que le monde n'a pas reconnu et que ses propres gens n'ont pas accepté—et il n'y a aucune résistance. Nous finissons par des prières pour chacun, avec une attention spéciale pour un homme qui pleurait en racontant comment sa fille de 15 ans avait fait une overdose d'héroïne cinq jours plus tôt.
La semaine suivante un autre collègue Mike et moi purent prêcher le même groupe de détenus dans une session de trente minutes qui nous sembla telle le ciel touchant terre.


Mike apporta sa guitare et j'offris de prier pour les 12-15 hommes pendant qu'il leur chantait un chant de louange. Mike chanta avec beaucoup de tendresse tandis que je me frayais un chemin parmi eux à l'extérieur du cercle, posant gentiment une main sur leur épaule et priant. Pendant la prière je sentis un débordement d'amour divin pour ces hommes qui alla bien au-delà des mots. Alors que je me frayais un chemin autour du cercle beaucoup d'entre-eux essuyaient des larmes de leurs yeux. Je m'assis et leur exprimai combien je sentais l'énorme cœur de Dieu pour chacun d'eux.

“Puis-je dire quelque chose?” demanda un énorme gars dont je ne me souvenais pas l'avoir jamais rencontré.
“Oui, vas-y” dis-je.

Humblement il raconta un crime violent qu'il avait commis et confessa qu'il avait même battu des personnes pour être payé. Cela conduisit l'un des chefs du gang à partager comment  lui et beaucoup d'autres avaient de nombreuses personnes auxquelles ils n'avaient pas pardonné et pour lesquelles ils devraient le faire. La bonté de Dieu sembla les inciter à une vague de repentance, qui alimenta parfaitement quelques versets de Luc qui résonnèrent en moi et en eux d'une manière fraîche.

Je demandai à l'un d'eux de lire les paroles de Jésus dans Luc 6:26-36.

Alors qu'un criminel local particulièrement bien connu lut les mots de Jésus, il nous sembla qu'ils étaient surlignés et nous touchaient chacun avec une autorité particulière.


“Mais je vous dis à vous qui écoutez, aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous persécutent, priez pour ceux qui vous maltraitent... Traitez les autres comme vous voudriez qu'ils vous traitent.”

Les hommes acquiesçaient à ces mots sonnant comme des défis, et chaque acquiescement semblait ouvrir plus larges les portes des cœurs alors que la lumière du Christ coulait telle une potion guérissante. S'aimer les uns les autres était une meilleure alternative que les bagarres et la réclusion de l'enfermement—mais l'enseignement de Jésus offrit plus.

“Si vous aimez ceux qui vous aiment, pourquoi vous attendre à une reconnaissance particulière? Car même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. De même, si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien pourquoi vous attendre à un crédit particulier? Car même les pécheurs font cela.” continua l'homme fracassé par la vie face à une audience pleinement attentive, les codes de la rue et de l'Amérique directement défiés.

J'explique que le mot crédit est le mot charis qui signifie grâce, cadeau, bénéfice.

“Alors que nous nous déplaçons dans la direction opposée à l'esprit de l'ennemi, la haine—choisissant au lieu de cela l'amour, la bénédiction, de faire le bien et de pardonner nous recevrons de vrais bénéfices de Dieu. Et c'est quelque chose que nous pouvons faire maintenant ici, tant qu'il y aura des ennemis à aimer et à pardonner” continuai-je, avant que le dernier verset ne soit lu.

“Mais aimez vos ennemis et faites-leur du bien, et prêtez, sans attendre rien en retour ; et votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Tout-Puissant” —une perspective attirante pour des personnes punies, qui elles-mêmes sont prêtes à tout pour se faire accepter dans une nouvelle famille et recevoir l'amour du Père qu'elle qu'ait été leur attitude.

Les derniers mots “Il est lui-même bon avec les hommes mauvais et ingrats” nous frappa tous comme un chaleureux big hug pour les truands, invitant à entendre l'appel de Jésus à lutter jamais perçu mais étrangement attirant :“Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.”


Durant les cinq minutes restantes avant que les gardes reviennent, nous conduisons les hommes dans la prière, confessant leurs péchés, recevant notre pardon, nous pardonnant nous-mêmes, pardonnant nos ennemis. Je les laisse avec du travail pour la semaine pour continuer le processus, et il nous semble que chacun quitte la pièce en ayant déjà goûté à la grâce, et à la récompense de vivre en tant que fils du Père miséricordieux...en abondance.

Friday, August 12, 2016

Foyers de Résistance et d’Espoir au Honduras


Tierra Nueva’s (TN) met l’accent sur Honduras et la vallée de Skagit où elle atteint des personnes marginalisées par la société et l’église, la parabole de la brebis perdue de Jésus dans Luc 15 en tant que prioritaire sur les 99 déjà rassemblées. Et cependant, des bergeries sûres, accueillantes et propices sont essentielles pour porter celles trouvées où elles pourront être comprises, aimées, guéries et retrouver leurs moyens.

Au cours d’un récent voyage au Honduras j’accompagnais le pasteur de TN David dans des villages et des maisons qu’il visite, et dans notre ferme de café qui finance le ministère, fournissant du café à notre Projet de café souterrain ici et  dont les bénéfices soutiennent les employés de ce ministère.

Voilà des années maintenant que David se concentre sur des foyers bergeries, identifiant des ‘enfants de paix’, comme indiqué dans Luc 10. Nous les appelons ’foyers en transformation’, dont les hôtes accueillent les envoyées par Jésus --- offrant l’hospitalité, apportant des prières de guérison et le message partagé de l’amour transformateur de Jésus. 

David revoit régulièrement un certain nombre de familles, et bâtit activement une communauté dans des endroits marqués par l’exclusion et une extrême pauvreté. Je rejoins David pour visiter ces foyers et inaugurer une plus grande bergerie-église dans la ville de Mal Paso. Un après-midi nous prenons des routes de poussière qui deviennent des sentiers pour visiter plusieurs foyers à la périphérie de la ville composés chacun d’une mère célibataire avec enfants.

Dans la première maison je rencontre Antonia et sa fille âgée de dix ans Vero. Trois ou quatre autres femmes, une poignée d’enfants et un homme plus âgé appelé Juan Baptista étaient là aussi pour nous rencontrer pour un café, .une étude biblique et une prière (voir l’image ci-dessus). Ces personnes partagent des défis révélant à quel point les pauvres peuvent se sentir piégés par des lois locales installées pour protéger un environnement fragile.

Des règles appliquées de manière stricte gouvernent la coupe du bois de chauffe pour protéger les forêts alors que la majorité des personnes cuisinent sur des poêles à bois. Les efforts de conservation de la forêt sont urgents notamment à cause du fléau des scolytes du pin, qui a ravage la moitié des forêts de pin du pays dans ce que les experts appellent une catastrophe écologique attribuée au changement de climat. Si la charpente de quelqu’un est infestée de termites et prête à s’écrouler, celle-ci doit régler à la mairie au mètre linéaire pour un permis de 2 jours. Ce tarif est pratiquement impossible à payer pour la majorité des pauvres—comme Antonia, qui travaille de 6h à 13h30 six jours par semaine en tant que bonne pour une famille plus riche, gagnant 1,500 Lempiras par mois—cela fait seulement 66 dollars!  Un journalier gagne 5.50$ la journée—et le coût de la vie est élevé.

Faire ses propres briques d’adobe pour construire une maison n’est possible que pendant la saison sèche. Cependant, la mairie interdit l’utilisation de l’eau pour faire des adobes pour qu’il y ait suffisamment d’eau pour satisfaire les besoins les plus élémentaires. De ce fait, Antonia et ses voisins doivent descendre jusqu’à la rivière en-dessous de la ville et doivent tracter de l’eau souillée par les égouts dans des seaux jusqu’en haut de la colline pour faire des adobes. L’époux d’Antonia est parti pour les USA pour y travailler juste après la naissance de Vero il y a dix ans et elles n’ont plus entendu ’parler de lui depuis. C’est pourquoi Antonia, comme beaucoup de ses voisines doit se débrouiller par elle-même.

Le texte biblique qui me vint à l’esprit de lire avec ces personnes fut la représentation de la tentative de Pharaon de détruire tous les bébés garçons israélites et la résistance cachée des femmes dans Exode 1-2 10. J’ai entendu récit après récit des équivalents des campagnes de morts du Pharaon, d’assassinats, de kidnappings, et d’hommes et de femmes quittant avec leurs familles les conditions très dures du Honduras pour “los caminos” (les routes empruntées par les immigrants sans papiers vers l’Amérique du Nord).

Exode commence avec la bonne nouvelle dès le début, alors que nous découvrons d’abord la multiplication exponentielle du people d’Israël baignée par l’Esprit à la suite de la mort de Jacob et de ses fils en Egypte, puis leur esclavage par Pharaon et le traitement de plus en plus dur du peuple—bien que multiplication signifie plus de bouches à nourrir.

Les femmes et les enfants honduriens semblent intrigués par le refus des sages-femmes juives Shiphra et Puah d’obéir aux ordres du Pharaon de tuer les bébés garçons juifs. Tout le monde rit du mensonge éhonté des sages-femmes au Pharaon et de l’usage habile de préjugés égyptiens pour cacher leur non-respect de la loi. “Parce que les femmes juives ne sont pas comme les femmes égyptiennes, parce qu’elles sont vigoureuses et donnent naissance avant que la sage-femme n’arrive.” Tout le monde semble surpris et même enchanté que Dieu bénisse les sages-femmes et leurs familles pour leur non-coopération et leur désobéissance.

Nous lisons le récit où Pharaon commande de jeter tous les bébés garçons dans le Nil, de la naissance de Moïse, de sa mère voyant sa beauté, le cachant, et l’envoyant le long de la rivière dans un panier—avec la sœur de Moïse le suivant pour en connaître l’issue et si nécessaire, figurer un moyen pour interférer et sauver sa vie.

Les personnes sont toujours captivées alors qu’un des enfants lit le passage où la fille de Pharaon voit le panier, envoyant l’une de ses servants aller le récupérer, ouvrant le panier, voyant le  petit garçon pleurant et éprouvant de la compassion—ayant pleine connaissance qu’il était l’un des enfants hébreux. La désobéissance de la fille de Pharaon à l’édit de son père et l’aide délibérée et complice à un fugitif, enfin l’offre de la sœur de Moïse de trouver une femme juive pour être la nourrice de l’enfant de la fille de Pharaon (la mère véritable de Moïse) et enfin l’adoption de Moïse par la fille de Pharaon nous amènent  à un moment de réflexion.

Dieu n’est pas du côté des puissances de mort, comme certains voyant Dieu en tant que souverain tout puissant peuvent le penser. Dieu est 100% pour la vie, sauvant activement les plus vulnérables et les plus menacés. Dieu travaille à travers le faible et l’insoupçonné, même lorsque qu’ils utilisent des moyens illégaux ou décevants, et les bénit pour leur résistance. C’est pourquoi Dieu ne les punirait pas s’ils prenaient un peu d’eau pour leurs adobes ou un pin tombé pour faire une poutre.

Les visages des personnes brillaient alors que nous restions assis en rond avec nos bibles, mesurant la résistance de ces femmes simplement animés par l’observation et la compassion. Soudain, je vis un lien que je n’avais jamais noté auparavant en voyant la résistance de la mère de Moïse, de sa sœur, et de la fille de Pharaon et Jésus lui-même. Je les invitais à lire Matthieu 9:26-38.

“A la vue de ces personnes, Il ressentit de de la compassion pour elles, parce qu’elles étaient blessées et abattues comme des brebis sans berger. ” Alors Il dit à Ses disciples, “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le Seigneur de la moisson de vous envoyer des ouvriers pour Sa moisson.”

Alors qu’Antonia lisait ce verset avec ses voisins là sur la colline, le regard bienveillant de Jésus le Bon Berger se fit palpable et devint irrésistible. Je demandais aux personnes si elles se sentaient tirées vers Jésus, qui nous voit avec compassion et veut recruter des bergers pour aller au dehors pour chercher et trouver.

Les femmes, enfants et Juan Baptista, tous voulaient prier avec David et moi pour accepter Jésus et Lui donner nos vies. Ils voulaient tous faire partie de sa mission de sauver des vies comme celles des femmes dans Exode, et de trouver des brebis blessées et abattues pour sa moisson. Je vis certains des enfants avec leurs paumes ouvertes alors que nous continuions à prier pour ceux qui voulaient recevoir l’Esprit Saint.

A ce moment-là nous demandâmes si personne n’avait un besoin special de prière. Antonia mentionna que sa fille Vero (voir l’image ci-dessous) avait dû manquer l’école aujourd’hui parce qu’elle ne voulait pas manquer que l’on prie pour elle. Vero avait presque perdu la vue avec son œil gauche et perdu dix livres ces dernières semaines. David et moi priâmes pour Vero et elle se mit à pleurer doucement, nous disant plus tard qu’elle s’était sentie profondément touchée par Dieu.

Le jour suivant nous retournâmes à la ville de Mal Paso pour nous réunir avec environ soixante villageois pour inaugurer notre première et véritable église Tierra Nueva au Honduras (image ci-dessous). Une semaine sur deux Antonia, Vero et leurs voisins s’entassent à l’arrière du pickup de TN et font le voyage de 40 minutes vers Mal Paso pour se rassembler avec d’autres comme eux dans la plus grande bergerie. Juste une semaine auparavant David avait ouvert la nouvelle église pour officier un service à destination d’un participant particulièrement marginalisé de notre communauté de foi, mort du sida--- une chose qu’il disait ne jamais pouvoir arriver dans des églises locales.

S’il-vous-plaît, gardez les ministères de David et Tierra Nueva au Honduras dans vos prières. Je viens juste d’apprendre que les tests sanguins de Vero annonçaient une leucémie. Alors svp joignez-vous à nous pour prier pour sa complète guérison. Pour en savoir plus sur Tierra Nueva Honduras, cliquez ici. Pour apporter votre soutien cliquez ici.


Le séminaire The People de Tierra Nueva offre toute l’année des certificats en ministère transformationnel commençant à l’automne à Londres, Glasgow et Burlington, Washington. Cliquez sur les liens pour en savoir plus et comment postuler.

Redécouvrir son identité et appeler dans un monde de peur et de division

Les nouvelles récentes m’ont fait mouliner entre rage et peine: 84 personnes mortes à Nice, des hommes noirs abattus par la police aux Etats-Unis, guerre et famine au Nigéria, des attaques à Orlando, Bagdad, Mogadishu, Istanbul, Ankara, Bruxelles, Paris, Los Angeles et dans tellement d’autres endroits. L’insécurité et la peur croissent, et l’apathie, la colère et le cynisme rôdent. Il est temps maintenant pour les fidèles de Jésus de rester concentrés et se souvenir qui ils sont et de quoi il est question.

Ceux qui reçoivent Jésus et croient en son nom ont reçu l’autorité d’enfants de Dieu. La nouvelle naissance dans la famille de Dieu n’advient pas au travers d’un héritage naturel par le sang (race, ethnicité ou nationalité), d’un désir humain ou d’une décision (idéologique, religieuse ou démocrate) mais par grâce au travers de l’adoption par le Père (Jean 1:12-13). Ces mots de la prière de Jésus au Père pour ses disciples résonnent profondément et avec pertinence en nous maintenant: “qu’ils soient un même si nous sommes”…“Le monde les a haï car ils ne sont pas du monde, tout comme moi je ne suis pas du monde”… “Sanctifie-les en vérité, ta parole est la vérité.” “Tout comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyé dans le monde” (Jean 17:11, 14, 16-17).

Dans le monde d’aujourd’hui la haine et la division sont rampantes. Nationalisme et mouvements divers vont grandissants en Europe, en Amérique du Nord et au-delà, offrant la promesse d’une sécurité renforcée et d’un bien-être pour des bénéficiaires limités grâce à une défense croissante, un renforcement de la loi et un contrôle des frontières, de la surveillance, des emprisonnements, des déportations et ainsi de site. Le vote récent de la GB 52 - 48% de quitter plutôt que de rester en dans l’UE et l’actuelle séparation proche des cinquante-cinquante Démocrates versus Républicains révèlent de dangereuses polarisations dans lesquelles les chrétiens doivent éviter de tomber. Nous devons plutôt rester clairs sur notre identité et notre agenda en tant que fidèles du Christ. 

Jésus avait prévenu ses disciples que le régime de non-droit croîtrait et que l’amour du plus grand nombre se refroidirait. Jésus lui-même statua que “Celui qui endure jusqu’à la fin sera sauvé. Et que cette Parole du Royaume doit être prêchée en tant que témoignage pour toutes les nations, et qu’alors viendra la fin” (voir Matthieu 24:12-14). Alors comment faisons-nous pour supporter la progression du mal et proclamer le Royaume de Jésus dans ces temps tourmentés ?

Dieu appelle les hommes à ne pas mettre leur propre patrie, famille et intérêts individuels en priorité. Dieu appelle Abraham et ses descendants spirituels à être une bénédiction pour chaque famille sur la terre (Genèse 12:1-4). Cet appel continue de Genèse à Apocalypse, avec Jésus personnifiant l’amour sacrificiel de Dieu pour le monde entier (Jean 3:16).

Maintenant est venu le temps de se connecter à l’amour parfait de Dieu qui éloigne toute peur. Maintenant nous devons délibérément recevoir—non pas un esprit de peur “mais de puissance et d’amour et de self-control” (2 Tim. 1:7). Maintenant est venu le temps d’entamer l’appel de Paul à “ne pas se conformer à ce monde, mais à être transformé par le renouvellement de son intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait” (Romains 12:2).

Gracie et moi et notre équipe de Tierra Nueva voyons des signes d’espoir et de vie transformée dans la vallée de Skagit et au-delà. A chaque fois que nous déployons notre ministère dans les prisons nous rencontrons des personnes ayant faim de Dieu et ayant soif de changement. Nous voyons des personnes désirant entrer dans leur identité céleste en tant que fils et filles aimés de Dieu. Nous célébrons souvent la victoire de leur nouvelle identité sur l’ancienne au travers du baptême.

Ce dimanche dernier nous avons baptisé cinq personnes quittant des vies marquées par le non-droit. Les personnes se sont fait baptiser dans les eaux froides de la rivière Skagit, échangeant leurs vieilles identités pour une vie nouvelle en Christ. Poursuivre la formation de nouveaux chrétiens et de futurs travailleurs missionnaires relativement à leur identité et mission sont nos priorités en cette saison.

Ces six derniers mois nous avons terminé nos trois premières cohortes de 9-12 mois Certificats en Ministère Transformationnel aux marges de la société (CTMM) à Burlington, Londres et Séoul. Plus de 70 personnes ont achevé leur entrainement, formées à renforcer les travailleurs de ministères existants et à en préparer de nouveaux dans des efforts pionniers pour partager la bonne nouvelle de l’amour transformateur de Dieu en Jésus (la Parole du Royaume) à des personnes sous ou non atteintes.

Nos CTMMs rassemblent des personnes affamées spirituellement, en quête de réflexions plus profondes et d’amitié avec des personnes avec le même état d’esprit. Dans ces formations nous cherchons délibérément à rapprocher l’étude biblique et la réflexion théologique, l’acquisition de la puissance et des dons de l’ Esprit et la défense d’une justice sociale pour les pauvres et marginalisés.

La formation consiste en cinq volets, en parallèle et imbriqué sur 9-12 mois incluant des rassemblements de 3-4 jours combinés avec de l’enseignement à distance. Ces volets incluent: l’identité de Dieu et sa mission et la nôtre ; guérison et libération holistique: fondements bibliques et pratiques; la place du plaidoyer, de la justice et de l’application de la paix dans notre mission ; la Parole dans la rue : préparer et conduire des études bibliques transformationnelles ; et réflexions pratiques sur le fonctionnement de tout ça dans nos vies et ministères.


En janvier nous avons lancé un nouveau CTMM au Zimbabwe avec 115 pasteurs and responsables d’églises. Cet automne nous démarrons quatre nouvelles cohortes, à Londres, Glasgow, Burlington dans l’ouest du Kenya. Si cela vous intéresse d’être mieux équipés pour annoncer et vivre la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu face aux gros défis d’aujourd’hui, nous vous encourageons à vous joindre à l’une de ces cohortes la plus proche de chez vous. Cliquer sur les liens pour plus d’informations et pour vous inscrire.




Monday, December 21, 2015

Effacer les étiquettes

Récemment, j’ai été particulièrement frappé par la pratique destructive d’étiquetage et de voir à quel point elle est répandue à notre époque. De nos jours, aux Etats-Unis, le profilage racial semble en augmentation. Une catégorisation politique  partisane et une haine directe envers des personnes d’horizons et de crédos différents croissent tandis que nous nous dirigeons vers une élection nationale. J’entends régulièrement des personnes se référant à d’autres individus en tant que républicain de droite, libéral, fondamentaliste, illégal, raciste, démoniaque, terroriste ou djihadiste.

Les personnes à Tierra Nueva ont à lutter contre les étiquettes constamment. Certains essaient d’enlever leurs tatouages qui marquent leur affiliation à un gang. D’autres cherchent à se faire employer en dépit de leur passé en tant qu’ex-condamnés. Beaucoup d’individus dont nous prenons soin ont été diagnostiqués en tant qu’atteints du syndrome de déficit d’attention (Attention Deficit Disorder), en tant que psychotiques, bipolaires, borderline ou suivant bien d’autres qualificatifs, par un personnel médical qui aura qualifié leur condition de permanente et nécessitant une médication ad aeternam.

J’ai appris à haïr le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders = Manuel de Diagnostic des Maladies Mentales) et notre code pénal actuel. L’étiquetage  déshumanise les individus, les réduisant à quelque chose de bien plus facile à emprisonner, médicaliser, déporter, haïr et même éradiquer. Les étiquettes catégorisent, piègent, poursuivent et marquent de manière presque indélébile. Heureusement, lorsque nous trouvons Jésus, nous trouvons l’espoir. Il peut retirer nos étiquettes et défaire des conditions devenues ‘permanentes’ !

Dans Luc 5:12 on trouve un homme lépreux, un état considéré comme permanent à l’époque de Jésus. La façon dont Jésus traite cet homme a très certainement défié l’entendement, le réalisme normal, limité relatif à ce qui était possible à cette époque, les amenant dans un Royaume où l’imagination est inspirée de Dieu. Dans une récente étude biblique en prison, j’ai décrit la lèpre comme un état vu comme irréversible à l’époque de Jésus. J’ai alors demandé aux prisonniers : 

“ Quels états ou étiquettes considérés aujourd’hui comme incurables et pour cette raison, permanents ? ”  Les hommes dressent alors une liste qui grossit lorsque je  relis cette histoire au cours de quatre réunions successives de 30 minutes avec d’autres prisonniers :. “drogué,” “alcoolique,” PTSD (Post Traumatic Stress Syndrom), hépatite C,” “HIV/AIDS,” “bipolaire,” “hors-la-loi” et un tas d’autres qualificatifs incluant handicapé, au stade terminal, délinquant sexuel, “chimo”(raccourci pour agresseur d’enfants), voleur, menteur, truand, psychotique.

Un certain nombre d’hommes partagent ensuite leur expérience des étiquettes “ hors-la-loi ”, “ ex-délinquant ”, “ ex-condamné ” en tant que marqueurs d’identité plutôt permanents qui les empêchent de trouver un emploi et d’être acceptés dans la société normale, y compris dans les églises. Je leur décris alors comment, suivant la Loi de Moïse, les lépreux devaient rester à distance du public, et crier “ impur ” quand ils s’approchaient d’autres personnes. Nous parlons de ce que cela serait aujourd’hui s’ils devaient crier “ Je suis un criminel ” ou “ Je suis un délinquant ” et prévenir les gens chaque fois qu’ils traversent une galerie commerciale ou vont chez l’épicier. Nous en avons bien discuté, et ces hommes ont pu voir combien les lépreux au temps de Jésus devaient “ l’avoir mauvaise ”. Nous sommes ensuite arrivés à la question de la découverte fondamentale du lépreux devant Jésus.

“ Alors que fait le lépreux lorsqu’il voit Jésus ? ” J’invite  quelqu’un à lire le prochain verset.

“ Quand il vit Jésus, il tomba face contre terre et le pria, disant, Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur ” (Luc 5:12).

Les hommes constatent l’humilité du lépreux, son désespoir et sa foi. Plutôt que de crier “ impur ”, le lépreux déclare que si Jésus le veut, Il peut le rendre propre. Les prisonniers peuvent voir que le lépreux croit Jésus capable d’enlever une maladie considérée comme incurable, de le nettoyer complètement de sa condition et de lui retirer une étiquette pensée comme permanente. Beaucoup d’entre eux ne semblent pas questionner la capacité et le pouvoir de Jésus à changer leur situation. La grande question pour eux est celle du lépreux : “ est-ce que Jésus le veut ? ”

Beaucoup de personnes prises dans des addictions, des styles de vie criminels  ou au travers de multiples étiquettes supposent que Dieu est derrière toutes leurs afflictions ou les conséquences de leurs péchés. L’hyper-souveraineté et la justice vengeresse sont inhérentes à la pensée dominante parmi les pauvres et les marginalisés. Si votre destin et votre châtiment sont écrits dans le livre de Dieu, il n’y pas d’autre choix que de s’y conformer. Par contraste, ici, le lépreux exprime une foi mince mais vraie par la qualité de déclaration qui attend la réponse de Jésus : “ Si tu veux tu peux… ” 

Jésus répond par une action directe qui dépasse la requête du lépreux. “Jésus tendit la main et le toucha”, devenant par la même contagieux aux yeux de tout observateur de la scène.

Je pose les questions : “Le lépreux lui demande-t-il, ‘si tu veux tu peux me toucher’?  “Pourquoi Jésus voudrait-il l’atteindre et le toucher?”

Les hommes sont émus par le fait que le soin que Jésus apporte au lépreux surpasse sa peur d’impureté ou ce que les gens penseront.

Jésus à la fois touche le lépreux et déclare aussi son désir de le nettoyer au lieu d’approuver et de craindre sa condition : “Je le veux, sois nettoyé.”  Immédiatement la lèpre quitte le lépreux, montrant par là même qu’elle est un envahisseur étranger qui se retire avant le toucher puissant de Jésus, de la même façon que les démons fuient à sa commande. La sainteté de Jésus est plus forte que la contagion. La pureté de Jésus surpasse l’impureté, éradiquant la contagion et effaçant l’étiquette. Jésus agit comme l’ultime effaceur de tatouages!

Jésus envoie l’homme qui est maintenant guéri de sa lèpre aux diagnostiqueurs officiels pour vérification: “va, montre-toi au prêtre et fait une offrande pour ta purification, juste comme Moïse l’a commandé, en tant que témoignage pour eux.” Jésus l’envoie comme une sorte d’apôtre aux étiqueteurs, les invitant à un réalisme robuste qui inclut le fait que Jésus éradique des conditions  pensées comme permanentes. Nous parlons de comment cela serait de pouvoir aller au tribunal, de vérifier son casier judiciaire et de trouver qu’il a été effacé ou de faire vérifier à son médecin que l’on n’a pas d’hépatite C.

Je termine l’étude Biblique en invitant les hommes à se risquer à demander à Jésus de les nettoyer d’une étiquette ou d’une condition qu’ils ont expérimentée comme permanente. Je suggère que de monter une marche dans la foi augmentera leur foi, et que cette histoire montre la volonté de Jésus de leur donner un nouveau départ. Les hommes semblent vouloir monter une marche dans l’escalier de la foi et demander que Jésus les touche, les nettoie. J’invite les personnes à exprimer en silence ce qu’elles veulent que Jésus fasse pour elles et le cercle est calme. Les yeux fermés, les hommes semblent focalisés dans la tâche, avec l’espoir à portée de main.  


Je vous encourage à prier vous-mêmes de cette façon, attendant le toucher purificateur et transformateur de Jésus. Puisse Jésus  l’effaceur d’étiquettes défier vos tendances à vous étiqueter vous-même et les autres. Puissiez-vous vous rappeler de vous voir comme Dieu vous voit, vous et les autres : faits à l’image de Dieu, une fille ou un fils aimé du Père de Jésus—notre Père. Puissions-nous laisser, notre propre et celles des autres, identités du Royaume de Dieu devenir la réalité dominante de nos états d’esprit et pratiques, “sur Terre telle qu’elle est dans les Cieux.” 

Wednesday, December 16, 2015

Un appel aux armes: les armes de l’Esprit face à la violence et la terreur-- Bob Ekblad

Le jour quand j’ai entendu les nouvelles à  propos des attaques à Paris, j’étais outré et profondément triste – un sentiment qui n’a fait qu’augmenter alors que les événements de la semaine continuaient de se dérouler, pour être remplacé par une clarification de l’appel distinct et pressant de Jésus.

La connaissance du théâtre et des cafés où les personnes ont été abattues a rendu ces attaques proches et personnelles, me dérangeant au point d’occuper l’essentiel de ma réflexion cette semaine. Cinq des six attaques ont eu lieu assez près du quartier et de l’église où nous vivions et servions en 2011 et 2012.

Une amie française m’a déclaré que ce qui la perturbait le plus était que les six attaques sont arrivées simultanément, instillant un sentiment de peur et d’insécurité à travers tout Paris. Cette peur s’est maintenant répandue à travers toute l’Europe et en Amérique du Nord – nous rattrapant avec la majorité du reste du monde.

La peur et l’insécurité avaient déjà submergé le Liban et la Turquie durant ces dernières semaines à cause de kamikazes chargés d’explosifs, et les Russes ont maintenant attribué la chute de leur vol au-dessus de la Péninsule du Sinaï à une bombe. Les réfugiés continuent à fuir l’Afghanistan, l’Iraq, le Soudan, la Somalie, l’Erythrée et d’autres endroits à cause de la guerre, et Palestiniens et Israéliens vivent avec des menaces et la violence tous les jours. Où que nous regardions, la violence engendre la terreur, qui produit de la vengeance, et accélère le cycle de tueries.  

Comment y répondre? Ma première réaction a été de vouloir être là à Paris avec nos amis et les communautés paroissiales que nous connaissons et aimons. J’ai mailé des amis, peiné à prier, regardé les informations, et prié encore. Quelques pensées me viennent à l’esprit alors que je cherche la sagesse de Dieu pour obtenir des réponses aux événements présents. Combinés avec des liens vers des articles que j’espère que vous trouverez utiles.

1)     Aime et adore le Seul Dieu, Père, Jésus le Fils et le Saint Esprit de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta raison et toute ta force. Jésus dit: “Personne ne peut servir deux maîtres; car il haira l’un et aimera l’autre, ou il sera dévoué à l’un et méprisera l’autre.

2)     Informe-toi au travers de sources d’informations fiables, telles que celle de  l’article d’Oliver Roy sur les limites stratégiques d’ISIS ou celui de Ian Black’s. La plupart des infos des medias,  malheureusement, se focalisent sur le négatif, provoquant peur et insécurité. Le travail plus caché du Royaume de Dieu n’est pas signalé.  Alors que les cellules terroristes dormantes sont assurément implantées dans la plupart des pays, des disciples de Jésus activistes et engagés dans l’amour et les bonnes actions sont aussi implantés partout, dépassant largement en nombre les djihadistes. 

     Alors que les cellules terroristes dormantes sont assurément implantées dans la plupart des pays, des disciples de Jésus activistes et engagés dans l’amour et les bonnes actions sont aussi implantés partout, dépassant largement en nombre les djihadistes. Alors que des centaines de jihadistes européens retournent en Europe après avoir combattu aux côtés d’ISIS en Syrie, de nombreux chrétiens retournent aussi en Europe et en Amérique du Nord après avoir suivi des ministères de transformation dans des écoles à travers le monde. Alors que beaucoup plus de chrétiens doivent encore être mobilisés, les fidèles de Jésus partagent l’Evangile, prennent soin des sans-abris, vont à la rencontre des migrants et des réfugiés, rendent visite aux malades et aux anciens, prennent soin des handicapés, visitent les prisons, exercent des ministères  auprès des prisonniers et s’engagent dans d’innombrables actes d’amour. L’Eglise en France est en constante augmentation, et beaucoup de nos amis français nous parlent d’une croissance de la faim spirituelle depuis les attaques contre Charlie Hebdo en janvier 2015. 

3)     Prie pour la paix et le réconfort de Dieu. Intercède pour le peuple français; pour les familles des victimes; pour les migrants et les réfugiés; pour les musulmans partout dans le monde, pour les hommes et les femmes impliqués dans ISIS et dans d’autres organisations terroristes (voir ici), pour les dirigeants européens et les nôtres dans ces temps dangereux. Prie pour l’église et les gens de paix pour qu’ils soient encore plus mobilisés partout.

4)     “Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais au contraire, vaincs le mal par le bien” (Romains 12 v21), Paul exhorte des croyants persécutés. Plutôt que d’être rattrapés par la vague de peur et d’être d’accord avec des politiques qui mettent l’accent sur la destruction des ennemis suivant les intérêts de la sécurité nationale, ou prohibant des réfugiés désespérés de pouvoir tracer leur chemin jusqu’à la sécurité, focalisons-nous sur ce qui ressemble délibérément à une victoire  du mal par le bien! Pensons-y et prions pour cela!

5)     Alignons-nous parfaitement avec l’Esprit qui releva Jésus d’entre les morts – non pas suivant le dirigeant de ce monde, le voleur qui “vient seulement pour voler, tuer et détruire “ (Jean 10 v10). Lorsque les fils de Zebedee demandent à Jésus s’ils doivent appeler le feu du ciel (pensez aux “missiles du feu de l’enfer”) aux Samaritains qui ont refusé que Jésus entre, Jésus leur adresse des reproches, disant, “Vous ne savez pas dans quell état d’esprit vous êtes, le Fils de l’Homme n’est pas venu pour détruire les vies des hommes mais pour les sauver (Luc 9 v55-56). Pendant plus de 34 ans, j’ai exercé un ministère auprès d’hommes violents, voyant beaucoup d’entre-eux donner leur vie au Dieu de vie. Joignons-nous pleinement à Jésus dans son engagement à chercher et à sauver ceux qui sont perdus.

6)     Aime activement tes ennemis et prie pour les persécuteurs. Pleure la mort des combattants ennemis plutôt que de célébrer leur destruction. Plus tôt, le 12 novembre, le même jour où les terroristes frappaient dans Paris, un drone américain annihilait quatre hommes à Raqqa, en Syrie, l’infâme Mohammed Emwazi inclus, connu sinon sous le nom de Jihadi John—le Britannique qui a brutalement décapité un certain nombre d’otages occidentaux l’an dernier. Le jour suivant, le 13 novembre, une attaque aérienne américaine tuait Abu Nabil, la tête d’ISIS en Lybie. Ces actes, accompagnés des bombardements intenses par la France de la place forte d’ISIS à Raqqa, augmentera de manière plausible l’animosité, radicalisant et mobilisant toujours plus de djihadistes et alimentant plus de représailles qui conduiront à toujours plus de violence et de mort. Ceux qui tuent eux-mêmes souffrent grandement, ainsi que le montre clairement une récente interview d’opérateurs américains de drones dans le Névada. Les disciples de Jésus doivent suivre activement Jésus dans le traitement des délinquants violents – nous distanciant de toutes les tueries alors que nous recherchons en priorité le Royaume de Dieu et la droiture visible de la vie terrestre de Jésus.

7)     S’engager activement dans le ministère de Jésus comme il le vivait dans les Evangiles, en compagnie de croyants qui s’aimaient les uns les autres. C’est la seule alternative viable qui puisse tenir tête aux aventuriers jihadistes cherchant une vision utopique. Jésus incarnait l’amour prodigue du Père pour les pécheurs, proclamant le pardon et l’amour rendu concret au travers de la guérison des malades, embrassant des pariahs, extrayant des esprits mauvais des tourmentés, confrontant les oppresseurs, préchant la bonne nouvelle “sur terre comme dans le ciel”. Avançons donc dans ce ministère, rendus puissants par l’Esprit, cherchant à partager cette vision et à recruiter de nouveaux disciples avant que d’autres ne les recrutent.

8)     Accueillir les migrants et les réfugiés plutôt que de nous mettre d’accord sur des efforts croissants pour les exclure. Il est temps aujourd’hui d’embrasser les  plus vulnérables parmi nos nations, à chercher des manières de les servir humblement et intelligemment—porter témoignage de l’amour de Dieu donnant la vie pour Jésus.

9)     Vouloir souffrir et mourir dans l’amour actif et dans le service de Dieu qu’ainsi le monde puisse voir jusqu’à où Dieu va pour prendre soin. Des combattants musulmans prêts à se faire exploser ainsi que  d’autres personnes pour faire avancer leur cause démontrent un haut  niveau d’engagement—bien que cela produise les maux de mort, chaos et terreur.

Par contraste, l’archevêque Salvadorien martyr Oscar Romero a déclaré: “La seule violence que l’Evangile admette est celle contre soi-même. Quand le Christ se laisse tuer, c’est de la violence—se laisser tuer. La violence appliquée à soi-même est plus efficace que la violence appliquée à d’autres. C’est très facile de tuer, spécialement, lorsque l’on a des armes, mais comme c’est difficile de se laisser tuer par amour pour les hommes !

Une armée de disciples totalement acquise à Jésus sortis pour démontrer la grâce et le pouvoir à l’égard des pauvres et des oppressés avancera et pénétrera dans des lieux de grande obscurité et de besoin, annonçant et  incarnant un espoir authentique.

Dans ce climat de peur, l’amour parfait de Dieu pour le Christ doit être proclamé comme jamais auparavant, contrant la rhétorique de politiciens opportunistes avec une vision plus attirante. “Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles mais divinement puissantes,  pour détruire des forteresses,” écrit Paul de sa cellule en tant qu’apôtre persécuté du Messie souffrant (Corinthiens 2 versets 10:4). Maintenant il est temps de nous armer pour la bataille avec les armes de l’Esprit incarné par le Sauveur du monde, qui a gagné la bataille en “perdant,” en donnant sa vie comme rançon pour le plus grand nombre.