Monday, December 21, 2015

Effacer les étiquettes

Récemment, j’ai été particulièrement frappé par la pratique destructive d’étiquetage et de voir à quel point elle est répandue à notre époque. De nos jours, aux Etats-Unis, le profilage racial semble en augmentation. Une catégorisation politique  partisane et une haine directe envers des personnes d’horizons et de crédos différents croissent tandis que nous nous dirigeons vers une élection nationale. J’entends régulièrement des personnes se référant à d’autres individus en tant que républicain de droite, libéral, fondamentaliste, illégal, raciste, démoniaque, terroriste ou djihadiste.

Les personnes à Tierra Nueva ont à lutter contre les étiquettes constamment. Certains essaient d’enlever leurs tatouages qui marquent leur affiliation à un gang. D’autres cherchent à se faire employer en dépit de leur passé en tant qu’ex-condamnés. Beaucoup d’individus dont nous prenons soin ont été diagnostiqués en tant qu’atteints du syndrome de déficit d’attention (Attention Deficit Disorder), en tant que psychotiques, bipolaires, borderline ou suivant bien d’autres qualificatifs, par un personnel médical qui aura qualifié leur condition de permanente et nécessitant une médication ad aeternam.

J’ai appris à haïr le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders = Manuel de Diagnostic des Maladies Mentales) et notre code pénal actuel. L’étiquetage  déshumanise les individus, les réduisant à quelque chose de bien plus facile à emprisonner, médicaliser, déporter, haïr et même éradiquer. Les étiquettes catégorisent, piègent, poursuivent et marquent de manière presque indélébile. Heureusement, lorsque nous trouvons Jésus, nous trouvons l’espoir. Il peut retirer nos étiquettes et défaire des conditions devenues ‘permanentes’ !

Dans Luc 5:12 on trouve un homme lépreux, un état considéré comme permanent à l’époque de Jésus. La façon dont Jésus traite cet homme a très certainement défié l’entendement, le réalisme normal, limité relatif à ce qui était possible à cette époque, les amenant dans un Royaume où l’imagination est inspirée de Dieu. Dans une récente étude biblique en prison, j’ai décrit la lèpre comme un état vu comme irréversible à l’époque de Jésus. J’ai alors demandé aux prisonniers : 

“ Quels états ou étiquettes considérés aujourd’hui comme incurables et pour cette raison, permanents ? ”  Les hommes dressent alors une liste qui grossit lorsque je  relis cette histoire au cours de quatre réunions successives de 30 minutes avec d’autres prisonniers :. “drogué,” “alcoolique,” PTSD (Post Traumatic Stress Syndrom), hépatite C,” “HIV/AIDS,” “bipolaire,” “hors-la-loi” et un tas d’autres qualificatifs incluant handicapé, au stade terminal, délinquant sexuel, “chimo”(raccourci pour agresseur d’enfants), voleur, menteur, truand, psychotique.

Un certain nombre d’hommes partagent ensuite leur expérience des étiquettes “ hors-la-loi ”, “ ex-délinquant ”, “ ex-condamné ” en tant que marqueurs d’identité plutôt permanents qui les empêchent de trouver un emploi et d’être acceptés dans la société normale, y compris dans les églises. Je leur décris alors comment, suivant la Loi de Moïse, les lépreux devaient rester à distance du public, et crier “ impur ” quand ils s’approchaient d’autres personnes. Nous parlons de ce que cela serait aujourd’hui s’ils devaient crier “ Je suis un criminel ” ou “ Je suis un délinquant ” et prévenir les gens chaque fois qu’ils traversent une galerie commerciale ou vont chez l’épicier. Nous en avons bien discuté, et ces hommes ont pu voir combien les lépreux au temps de Jésus devaient “ l’avoir mauvaise ”. Nous sommes ensuite arrivés à la question de la découverte fondamentale du lépreux devant Jésus.

“ Alors que fait le lépreux lorsqu’il voit Jésus ? ” J’invite  quelqu’un à lire le prochain verset.

“ Quand il vit Jésus, il tomba face contre terre et le pria, disant, Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur ” (Luc 5:12).

Les hommes constatent l’humilité du lépreux, son désespoir et sa foi. Plutôt que de crier “ impur ”, le lépreux déclare que si Jésus le veut, Il peut le rendre propre. Les prisonniers peuvent voir que le lépreux croit Jésus capable d’enlever une maladie considérée comme incurable, de le nettoyer complètement de sa condition et de lui retirer une étiquette pensée comme permanente. Beaucoup d’entre eux ne semblent pas questionner la capacité et le pouvoir de Jésus à changer leur situation. La grande question pour eux est celle du lépreux : “ est-ce que Jésus le veut ? ”

Beaucoup de personnes prises dans des addictions, des styles de vie criminels  ou au travers de multiples étiquettes supposent que Dieu est derrière toutes leurs afflictions ou les conséquences de leurs péchés. L’hyper-souveraineté et la justice vengeresse sont inhérentes à la pensée dominante parmi les pauvres et les marginalisés. Si votre destin et votre châtiment sont écrits dans le livre de Dieu, il n’y pas d’autre choix que de s’y conformer. Par contraste, ici, le lépreux exprime une foi mince mais vraie par la qualité de déclaration qui attend la réponse de Jésus : “ Si tu veux tu peux… ” 

Jésus répond par une action directe qui dépasse la requête du lépreux. “Jésus tendit la main et le toucha”, devenant par la même contagieux aux yeux de tout observateur de la scène.

Je pose les questions : “Le lépreux lui demande-t-il, ‘si tu veux tu peux me toucher’?  “Pourquoi Jésus voudrait-il l’atteindre et le toucher?”

Les hommes sont émus par le fait que le soin que Jésus apporte au lépreux surpasse sa peur d’impureté ou ce que les gens penseront.

Jésus à la fois touche le lépreux et déclare aussi son désir de le nettoyer au lieu d’approuver et de craindre sa condition : “Je le veux, sois nettoyé.”  Immédiatement la lèpre quitte le lépreux, montrant par là même qu’elle est un envahisseur étranger qui se retire avant le toucher puissant de Jésus, de la même façon que les démons fuient à sa commande. La sainteté de Jésus est plus forte que la contagion. La pureté de Jésus surpasse l’impureté, éradiquant la contagion et effaçant l’étiquette. Jésus agit comme l’ultime effaceur de tatouages!

Jésus envoie l’homme qui est maintenant guéri de sa lèpre aux diagnostiqueurs officiels pour vérification: “va, montre-toi au prêtre et fait une offrande pour ta purification, juste comme Moïse l’a commandé, en tant que témoignage pour eux.” Jésus l’envoie comme une sorte d’apôtre aux étiqueteurs, les invitant à un réalisme robuste qui inclut le fait que Jésus éradique des conditions  pensées comme permanentes. Nous parlons de comment cela serait de pouvoir aller au tribunal, de vérifier son casier judiciaire et de trouver qu’il a été effacé ou de faire vérifier à son médecin que l’on n’a pas d’hépatite C.

Je termine l’étude Biblique en invitant les hommes à se risquer à demander à Jésus de les nettoyer d’une étiquette ou d’une condition qu’ils ont expérimentée comme permanente. Je suggère que de monter une marche dans la foi augmentera leur foi, et que cette histoire montre la volonté de Jésus de leur donner un nouveau départ. Les hommes semblent vouloir monter une marche dans l’escalier de la foi et demander que Jésus les touche, les nettoie. J’invite les personnes à exprimer en silence ce qu’elles veulent que Jésus fasse pour elles et le cercle est calme. Les yeux fermés, les hommes semblent focalisés dans la tâche, avec l’espoir à portée de main.  


Je vous encourage à prier vous-mêmes de cette façon, attendant le toucher purificateur et transformateur de Jésus. Puisse Jésus  l’effaceur d’étiquettes défier vos tendances à vous étiqueter vous-même et les autres. Puissiez-vous vous rappeler de vous voir comme Dieu vous voit, vous et les autres : faits à l’image de Dieu, une fille ou un fils aimé du Père de Jésus—notre Père. Puissions-nous laisser, notre propre et celles des autres, identités du Royaume de Dieu devenir la réalité dominante de nos états d’esprit et pratiques, “sur Terre telle qu’elle est dans les Cieux.” 

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